Cafe Racer Festival 2015

Un vendredi soir… Après les derniers ajustements de tenue et une ultime vérification de l’arrimage du maigre paquetage sur le porte-bagage de la meule, direction le Cafe Racer Festival.

À l’instar des années précédentes, cette troisième édition du Cafe Racer Festival s’est déroulée le temps d’un week-end sur le mythique autodrome de Linas-Montlhéry. Un choix judicieux tant pour les pages d’histoire de la compétition auto et moto qui se sont écrites ici, que pour l’architecture même de ce circuit des années 20 avec son « oval » et ses virages relevés en béton armé. Situé au centre de l’anneau, le « village » rassemblait préparateurs, accessoiristes, clubs et amateurs pour former un temple dédié aux cafe racers, trackers, bobbers et autres bitzas. Soit environ 80 exposants et plus de 10000 visiteurs réunis le temps d’un week-end !

Cependant, tout ceci ne serait qu’un banal salon en plein air dans un cadre atypique si la possibilité n’était pas offerte, moyennant une inscription préalable et une contribution financière, de profiter de l’occasion pour user un peu de gomme… Voir plus ! Classé par categorie et par groupe d’une vingtaine de moto, chaque participant pouvait ainsi profiter, lors de sessions de 20 minutes, de l’infrastructure mise à sa disposition par l’organisation du festival. Du dernier né des roadsters à la vénérable « mamie » anglaise, en passant par d’improbables « brêlons », chacun pouvait ainsi tenter de repousser ses limites ou simplement profiter de sa monture sur ce tracé légendaire.

Côté « Village », il y a du lourd ! Du très lourd même ! Des bécanes incroyables, des œuvres fruit d’un nombre d’heures de boulot indécent et parfois sorties de l’imaginaire « tordu » de leur concepteur. Un travail et un esprit « à l’ancienne », loin des pots catalytiques et des carénages façon « Transformers® », mettant en valeur la belle mécanique et le savoir-faire d’artisans passionnés. Bien sur, il y avait aussi du « bobo », du « kéké » déguisé en James Dean et quelques (pseudo-)cafe racers tous neufs et sans âme. Il faut de tout pour faire un monde… L’esprit « cafe racer » est à la mode.

Samedi matin. Après une bonne nuit de repos, direction la salle de briefing pour l’exposé des règles de sécurité et du programme des réjouissances. A peine ai-je le temps d’avaler un petit café que l’heure de ma première session de roulage est arrivée.

Non sans une certaine appréhension, je prends place dans la meute. Alignés trois par trois dans la voie des stands, le commissaire nous demande de boucler nos casques, d’enfiler nos gants et de démarrer nos moteurs. L’atmosphère créée par le vrombissement des toutes ces mécaniques, les vibrations de ma machine et l’odeur des gaz d’échappement est incomparable et une certaine excitation s’installe !

Le départ est donné et nous rentrons en piste à allure réduite derrière une voiture « pace car » pour quelques tours afin de faire connaissance avec le tracé. Notre guide s’éclipse nous donnant ainsi l’autorisation de dégourdir la poignée de droite. Premières accélérations, premiers freinages… Je rentre dans le vif du sujet et visiblement certains de mes « concurrents » ne sont pas venus là pour poser de la moquette ! La vigilance est de mise. D’abord faire attention aux autres mais également au revêtement de la piste qui semble plus proche d’une route de campagne qu’à celui du Circuit de la Sarthe. Cependant, je me rends compte que je me prends vite au jeu, enchaînant les virages avec de plus en plus d’aisance a chaque tour et… Le panneau nous indiquant la fin de notre session fait son apparition : direction la sortie. Vivement la prochaine !

Ce rassemblement est aussi le moment idéal pour faire la rencontre de passionnés venus des quatre coins de France et d’Europe. De pouvoir disséquer du regard des meules uniques, d’observer avec des yeux d’enfant trois fêlés évoluant sur leur « pétrolettes » dans une boule en acier appelée, à juste titre, le « mur de la mort » et comme point d’orgue de ce sympathique événement, d’assister aux sprints : sortes de joutes, de duels « pour de rire » disputés entre amateurs puis entre préparateurs, permettant d’opposer leurs puissantes, bruyantes et parfois capricieuses machines sur un 400 mètres départ arrêté.

Les esprits et la moto reposée, mon groupe est appelé à se présenter sur la grille de départ. Les 20 bécanes s’échauffent tranquillement derrière le pace car avant d’être lâchées dans un brouhaha façon grand-prix. Malheureusement, à peine ai-je le temps de retrouver mes repères et alors que je suis en pleine accélération, ma roue arrière se bloque accompagnée d’un bruit inquiétant ! Juste le temps de débrayer pour ne pas finir au tas, je me dirige immédiatement vers le bas côté. Je finirais mon tour dans la dépanneuse. Pas de bobo, c’est là l’essentiel !

Cet incident ne présage rien de bon. Je me renseigne auprès d’un professionnel qui confirme mes craintes : boite de vitesse HS ! Il me restait deux runs… Pourtant, je ne bouderai pas mon plaisir et je resterai jusqu’au dimanche, charmé par l’ambiance et la qualité de ce Cafe Racer Festival 2015.

Un festival bien rodé et bien organisé malgré son jeune âge. Une ambiance cool dans un décor vraiment hors du commun. Ajoutons à cela des effluves d’huile chaude et le chant d’échappements libérés : voici le cocktail parfait pour rendre cette manifestation incontournable pour les aficionados du genre et pour les simples promeneurs, une alternative à la ballade digestive dominicale dans la jardinerie du coin. A l’année prochaine !

Plus d’informations : https://www.caferacer-festival.fr/

- Allo ?
- Bonsoir. C'est l'Assistance. Nous vous avons trouvé un véhicule pour votre retour... C'est un monospace avec boite de vitesse automatique. Ça vous ira ?
- Bah, euh... Oui...

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